La chlorpromazine demeure un médicament majeur dans le traitement des troubles psychotiques, notamment la psychose aiguë ou chronique. Utilisée depuis plusieurs décennies, notamment sous les noms commerciaux comme Largactil, Neurazine ou Sinogan, elle conjugue propriétés antipsychotiques et sédatives. Toutefois, ce neuroleptique impose un suivi rigoureux en raison de ses effets secondaires, souvent marqués et parfois graves, tels que les effets extrapyramidaux ou l’hypotension. Son emploi doit être réfléchi, surtout chez les populations fragiles, avec une attention particulière aux contre-indications et interactions médicamenteuses.
🕒 L’article en bref
Un éclairage complet sur la chlorpromazine, ses usages thérapeutiques et les précautions indispensables pour garantir sécurité et efficacité.
- ✅ Usages et indications essentiels : Traitement des psychoses aiguës et chroniques principalement
- ✅ Effets secondaires fréquents : Somnolence, symptômes extrapyramidaux et troubles métaboliques
- ✅ Précautions à respecter : Surveillance renforcée en cas de troubles cardiaques ou neurologiques
- ✅ Arrêt et gestion des rechutes : Seuil progressif pour limiter les risques de récidive
📌 Un regard nuancé qui replace l’humain au cœur de la prise en charge thérapeutique.
Chlorpromazine : indications thérapeutiques et contextes d’utilisation
La chlorpromazine est un antipsychotique classique appartenant à la classe des phénothiazines. Elle est principalement prescrite dans le cadre du traitement des psychoses aiguës ou chroniques, notamment lorsque d’autres neuroleptiques tels que l’halopéridol se révèlent inefficaces ou mal tolérés. Cette molécule agit sur les neurotransmetteurs cérébraux, notamment en bloquant les récepteurs dopaminergiques, ce qui contribue à réguler les symptômes psychotiques, souvent envahissants, comme les hallucinations ou les délires.
La chlorpromazine, commercialisée sous des noms comme Largactil, Neurazine ou Sinogan, est également utilisée comme sédatif, notamment pour calmer l’agitation et les états d’agressivité chez certaines populations vulnérables, y compris des enfants souffrant de troubles graves du comportement. Dans ces cas, la dose est minutieusement ajustée, souvent autour de 1 à 5 mg/kg par jour, et l’efficacité est évaluée régulièrement.
- 💊 Psychose aiguë : traitement initial souvent à courte durée, mais suivi rigoureux pour prévenir les rechutes.
- 💊 Psychose chronique : traitement sur le long terme, parfois pendant plus d’un an selon la réponse clinique.
- 💊 Gestion de l’agitation : notamment chez l’enfant ou en milieu psychiatrique pour stabiliser le comportement.
- 💊 Alternatives thérapeutiques : préférer l’halopéridol en première intention dans certains cas, surtout si tolérance médiocre à la chlorpromazine.
Une particularité de la chlorpromazine est sa posologie évolutive. Par exemple, chez l’adulte, le traitement débute souvent à 25-50 mg une fois le soir pendant une semaine, puis la dose augmente progressivement jusqu’à atteindre des prises réparties dans la journée (par exemple 100 mg matin et soir, voire 100 mg trois fois par jour) afin d’optimiser l’effet et limiter les effets secondaires initiaux.
| Indication | Posologie recommandée | Durée typique |
|---|---|---|
| Psychose aiguë | 25–50 mg/jour, augmentation progressive | ≥ 3 mois |
| Psychose chronique | 50–300 mg/jour, en plusieurs prises | ≥ 12 mois |
| Agitation sévère enfants | 1–5 mg/kg/jour | Adaptée au cas par cas |
Enfin, la chlorpromazine est à manier avec vigilance chez certaines populations comme les personnes âgées où la dose doit être réduite de moitié, signe d’une sensibilité accrue aux effets sédatifs et aux complications potentielles.
Effets secondaires de la chlorpromazine : vigilance et prise en charge
Le profil d’effets secondaires de la chlorpromazine est large et parfois déroutant. La nature de ce neuroleptique impose de s’attendre à plusieurs manifestations indésirables qui, en 2025, restent un défi clinique majeur dans la gestion quotidienne.
Sur le plan locomoteur, les effets extrapyramidaux, bien connus, peuvent inclure :
- 🌀 Dyskinésies : mouvements anormaux, involontaires et souvent troubles dans la coordination motrice.
- 🌀 Rigidité musculaire : sensation de raideur, notamment dans le cou ou les membres.
- 🌀 Akathisie : agitation motrice intérieure, une difficulté à rester immobile souvent très pénible.
- 🌀 Marche traînante : parfois liée à une akinésie, reflet direct d’une atteinte extrapyramidale.
À ces signes s’ajoutent les symptômes anticholinergiques tels que la sécheresse buccale, la constipation ou encore les troubles de l’accommodation visuelle. La chlorpromazine peut également provoquer une hypotension orthostatique, particulièrement chez l’individu âgé, avec un risque accru de chutes et de traumatismes.
Le métabolisme n’est pas épargné : la prise de poids importante, l’hyperglycémie et l’aggravation du risque diabétique sont des éléments à surveiller de près. De plus, la chlorpromazine est photosensibilisante, une réalité peu discutée mais qui impose au patient d’éviter une exposition prolongée au soleil, sous peine de réactions cutanées parfois sévères.
| Effet secondaire | Symptômes | Prise en charge |
|---|---|---|
| Effets extrapyramidaux | Raideur, mouvements anormaux, akathisie | Réduction posologique, anticholinergiques (bipéridène) |
| Hypotension orthostatique | Vertiges, malaise à la station debout | Monitorage tensionnel, adaptation du traitement |
| Effets anticholinergiques | Bouche sèche, constipation, vision floue | Hydratation, traitement symptomatique |
| Photosensibilisation | Érythème, réactions cutanées | Protection solaire stricte |
| Prise de poids | Augmentation appétit, stockage gras | Surveillance nutritionnelle, activité physique |
A noter que, de façon plus rare mais dramatique, la chlorpromazine peut entraîner le syndrome malin des neuroleptiques, une urgence médicale caractérisée par une fièvre élevée, une raideur musculaire intense et un état confusionnel. Ce tableau impose l’arrêt immédiat du traitement et une prise en charge hospitalière.
Précautions, contre-indications et interactions du Largactil
La prescription de chlorpromazine (Largactil) requiert un examen attentif du patient, non seulement pour optimiser le bénéfice, mais aussi pour minimiser les risques indésirables. Plusieurs contre-indications formelles doivent être respectées :
- 🚫 Affections cardiaques sévères : insuffisance cardiaque, infarctus récent, troubles de conduction, bradycardie.
- 🚫 Démences neurodégénératives : notamment la maladie d’Alzheimer où les antipsychotiques peuvent aggraver l’état.
- 🚫 Glaucome à angle fermé, troubles urologiques sévères.
- 🚫 Maladie de Parkinson : aggravation des symptômes moteurs attendue.
- 🚫 Antécédents de syndrome malin des neuroleptiques.
Chez les patients âgés, une prudence extrême s’impose, accompagnée d’une surveillance clinique rapprochée. Par ailleurs, des états comme l’hypokaliémie, les insuffisances rénales ou hépatiques, et les antécédents convulsifs représentent des facteurs aggravants de la tolérance au traitement.
Les interactions médicamenteuses sont fréquentes et parfois graves. La combinaison avec des médicaments dépresseurs du système nerveux central (opioïdes, antihistaminiques, sédatifs) peut majorer la sédation et les troubles respiratoires. De même, l’association avec des substances prolongeant l’intervalle QT, telles que l’amiodarone ou certains antibiotiques (érythromycine), accroît le risque d’arythmies cardiaques potentiellement fatales.
Il est impératif d’éviter l’alcool pendant le traitement, car il potentialise la somnolence et l’hypotension. En cas de grossesse, la poursuite du traitement doit être réévaluée soigneusement. Si l’usage de chlorpromazine s’avère indispensable, la dose minimale efficace est privilégiée, et le nouveau-né doit être surveillé lors d’une exposition en fin de grossesse pour détecter d’éventuelles complications neurologiques.
| Contre-indication | Risque associé | Mesures de précaution |
|---|---|---|
| Insuffisance cardiaque | Défaillance circulatoire aggravée | Exclusion du traitement |
| Démence | Aggravation cognitive, mortalité accrue | Éviter ou contrôler rigoureusement |
| Glaucome | Crise aiguë de glaucome | Surveillance ophtalmologique stricte |
| Interaction médicamenteuse | Accroissement effets secondaires graves | Révision du traitement concomitant |
Cette vigilance illustrée rappelle que chaque prescription de cet antipsychotique doit s’ancrer dans une démarche pluridisciplinaire impliquant médecins, psychologues et pharmaciens.
Conseils pratiques d’utilisation et stoppage progressif de la chlorpromazine
Une bonne utilisation de la chlorpromazine implique de respecter à la fois la posologie et les modalités d’arrêt du traitement. En effet, cet antipsychotique nécessite un sevrage progressif sur environ 4 semaines afin de limiter les risques de rechute ou d’effets de sevrage brutaux, notamment chez les patients psychotiques.
Lors de l’instauration, le passage progressif d’une dose faible à une dose thérapeutique reflète un équilibre délicat entre effet symptomatique et tolérance. Par exemple :
- 📈 Commencer à 25-50 mg le soir, puis ajouter une prise matinale et/ou en milieu de journée.
- 📈 Surveiller les effets secondaires afin d’adapter la posologie rapidement.
- 📉 En cas d’arrêt, diminuer la dose par paliers en 1 mois minimum.
- 📉 En cas de reprise pour symptômes de rechute, augmenter la dose puis la réduire plus lentement.
Le respect de ces règles évite les complications neuropsychiatriques et physiques pouvant parfois allonger les durées d’hospitalisation. Une attention particulière doit être portée aux conseils d’hygiène de vie, qui agissent de concert avec l’action du médicament : éviter l’alcool, limiter le soleil, maintenir une bonne hydratation, et surveiller la nutrition.
L’importance d’un dialogue ouvert entre soignants et patients est essentielle pour déceler précocement tout signe d’intolérance ou d’effet indésirable grave. Par exemple, une patiente hospitalisée pour psychose chronique, sous chlorpromazine depuis plusieurs mois, a décrit un épisode de raideur musculaire intense ; son équipe médicale a rapidement instauré un traitement adjuvant par bipéridène, ce qui a permis une amélioration significative. Ce type d’intervention souligne la nécessité d’une prise en charge personnalisée et réactive face aux effets extrapyramidaux.
Chlorpromazine : recommandations clés
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Informations supplémentaires
La chlorpromazine est un médicament antipsychotique utilisé pour traiter plusieurs affections psychiatriques et certains troubles du comportement. Il est essentiel de suivre les recommandations pour minimiser les effets indésirables et assurer une efficacité optimale du traitement.
Aspects complémentaires : alimentation, vigilance, et suivi clinique
Au-delà du traitement pharmacologique, plusieurs facteurs influent directement sur le succès du suivi thérapeutique avec la chlorpromazine. L’alimentation, par exemple, est un enjeu souvent sous-estimé. Le risque de prise de poids appelle à une surveillance nutritionnelle attentive, avec un soutien diététique personnalisé pour limiter les déséquilibres métaboliques.
Par ailleurs, la photosensibilisation au soleil rapproche ce médicament d’une véritable contrainte quotidienne. Protéger sa peau grâce à des protections adaptées prévient les risques de dermatites et autres réactions cutanées qui peuvent s’ajouter au stress psychique des patients atteints de troubles psychotiques.
- 🌞 Protection solaire : crème à indice élevé, port de vêtements couvrants et lunettes protectrices.
- 🍎 Contrôle alimentaire : limiter les aliments riches en sucre et en graisses.
- 🚶 Activité physique : recommandée pour contrer la sédentarité induite par la chlorpromazine.
- 🩺 Suivi médical régulier : bilans biologiques et neurologiques nécessaires pour ajuster le traitement.
En clinique, la surveillance des signes d’alerte comme une chute de tension inexpliquée, des troubles du rythme cardiaque, ou des symptômes accompagnant une hyperprolactinémie (comme une galactorrhée) doit être systématique. Cette vigilance prévient aussi des complications neurologiques et somatiques qui pourraient compromettre la stabilité mentale du patient.
| Conseil | But | Conseil pratique |
|---|---|---|
| Éviter le soleil | Prévenir la photosensibilisation | Port de crème et vêtements adaptés |
| Surveillance poids | Limiter la prise de poids excessive | Consultation nutritionnelle |
| Activité physique | Amélioration du bien-être et métabolisme | Promenades régulières |
| Suivi médical | Détection précoce des effets indésirables | Bilan sanguin trimestriel |
Quels sont les principaux risques liés à la chlorpromazine ?
Les risques incluent les effets extrapyramidaux, l’hypotension, la somnolence et le syndrome malin des neuroleptiques, qui nécessite une intervention d’urgence.
Comment doit-on arrêter un traitement par chlorpromazine ?
Le traitement doit être diminué progressivement sur au moins 4 semaines pour éviter la rechute et les effets de sevrage.
La chlorpromazine est-elle compatible avec la grossesse ?
Elle peut être utilisée avec précaution pendant la grossesse à la dose minimale efficace, avec surveillance néonatale particulière après la naissance.
Quels sont les signes d’une intoxication ou effet grave ?
Raideur musculaire, fièvre inexpliquée, troubles cardiaques et mouvements incontrôlés demandent une consultation urgente.
Peut-on conduire sous chlorpromazine ?
La somnolence induite interdit la conduite de véhicules ou l’utilisation de machines lourdes.



